C’était une après-midi vers le début de l’année, et Peter venait de quitter la Grande Salle, où il avait pris comme toujours un copieux déjeuner. Il décida de retourner à la salle commune de Gryffondor, pour se reposer pendant le temps qui le séparait de son prochain cours, l’histoire de la magie, une matière jugée par bien des gens rébarbatives, mais que Peter avait continuée car il avait eu un A au BUSE, et qu’il s’en sortait à peu près. Il remonta donc au septième étage, arriva devant le tableau de la Grosse Dame, donna le mot de passe.
Tout de suite, en voyant les moelleux fauteuils disposés devant la cheminée, il eut envie de s’affaler dans l’un d’eux et de ne rien faire, mais il se rappela vite qu’il devait rédiger un texte de 500 mots sur un sortilège avancé de son choix, son histoire et ses effets. Il avait aussi des devoirs de métamorphose et de potions, il valait donc mieux s’y mettre au plus vite. Abandonnant donc toute idée de repos, il se mit à une table avec tous ses manuels, dans la ferme intention de travailler.
Mais malheureusement, les Polynectar et autres filtres de Mort-Vivante n’étaient guère aptes à intéresser Peter, et son esprit se mit vite à divaguer vers les Maraudeurs et leur prochaine virée nocturne à la Cabane Hurlante. Il n’attendait que ça, ces moments étaient pour lui les plus merveilleux de son existence à Poudlard. Pouvoir être avec ses amis sans contraintes, être admis et partager un secret avec eux, ne pas être traité comme un imbécile, ce pour quoi beaucoup de personnes le prenaient (quoi qu’elles n’osaient pas le dire, car il faisait parti de la bande de James Potter et Sirius Black), voila en quoi son paradis consistait. Peter ne se sentait jamais aussi bien qu’à Poudlard, et encore plus depuis sa cinquième année, il se sentait vraiment vivre, être quelqu’un. Vraiment, il avait eu de la chance de trouver des amis tels que James, Sirius et Remus. Il se souvenait encore des onze ans passés dans ce petit village du fin fond du Devon, où il devait retourner chaque été, où il n’avait rien fait et n’avait rien été. En 1971, jamais il n’aurait pu croire toutes les choses fabuleuses qui allaient lui arriver, et pour rien au monde il ne retournerait là-bas, vers son ancienne vie d’enfant solitaire, uniquement bercé par les seules rêveries d’une mère cracmole.
Tout à ses pensées, Peter n’entendit pas la porte de la salle commune s’ouvrir et quelqu’un rentrer puis s’approcher de lui…